Et c’est reparti, avec ce voyage photo Ecosse 2018…
stage photo vautours
De retour de plusieurs jours dans le parc naturel des Baronnies, où nous avons pu faire les repérages de notre prochain stage photo « Danse avec les vautours ». Des instants de légèreté, guidés par le vol serein des vautours, la mélodie verte des rivières, l’or des falaises et les lumières chaudes de la fin de l’été. Des jours doux comme des bulles où il n’y a qu’à se laisser porter… en regardant glisser les vautours…
Instant précieux
Ce matin, bien avant les hommes, tu suis le chemin silencieux, frotté de l’odeur des biches. Le frisson de la clairière par-delà les feuilles et, plus tard, la caresse du premier soleil sur l’herbe douce.
Tu as appuyé ton dos contre un frêne moussu. Et tu restes assis là, dans le souffle des arbres, la vague ondulante et tiède qui glisse sur la forêt et vient lécher ton visage. Il y a du vent ce matin, il glisse sur les herbes dans un frôlement de robe longue, les branches soupirent, les hêtres s’effleurent en murmures pailletés. A travers les éclaboussures de lumière, un petit bout de ciel parfois. Tu es assis, tes pensées vont et viennent, légères, dans la brise. Tu as le temps. Tu regardes le soleil se poser sur chaque feuille, délicatement, puis la quitter dans un souffle de papillon. Oui, chaque feuille, et tu voudrais garder chacune, celle-ci toute ronde et douce, celle-là cousue de trous en fragile dentelle. Et la fougère docilement courbée. Tu voudrais les garder toutes, comme si c’était la dernière fois. Le dernier matin… Et c’est bon de te dire cela, que rien ne sera toujours là, que demain peut-être va savoir… comme ce moustique que tu envoies valser si facilement d’un revers de ta main.
Alors tu ne perds rien de cette minute, son parfum de feuilles sèches, l’étrange velouté de son silence soudain, et jusqu’à sa douleur dans ton dos à force de rester ainsi plié sous le toit murmurant de la forêt. Tu prends tout, joyeusement.
Puis il y a ce léger tremblement du sol, étrange impression de le sentir dans ta colonne, tandis que tes muscles se raidissent et que tu te coules un peu plus le long du frêne, aux aguets. Tu n’es plus qu’attente, et tu ne sais plus si ce bruit sourd qui cogne, c’est un pas de bête ou le tambour de ton coeur… Voici deux cerfs qui avancent, tranquilles dans le soleil. Ils sont si près que tu peux entendre les nuées de mouches noires qui les suivent, et les crissements de l’herbe lavée de rosée, qu’ils arrachent et mâchent en remuant leurs oreilles. Ton corps se relâche, tu les regardes passer entre les troncs. Une seconde de plus et ils ont disparu.
Tu prends cela encore, tu cueilles le vide étrange qu’ils ont laissé après eux. Et cela aussi c’est bon. Tout aimer et ne rien retenir… Le matin finit d’éclore. Il ne reste plus que le vent du sud, tiède et doux, couché sur la clairière.
Souvenir du Stage Photo Vercors Chercheurs de Lumière
Petit souvenir du stage photo nature du weekend dernier, sur la réserve des hauts plateaux du Vercors.
Ambiances sauvages et poétiques garanties!
Merci au super petit groupe pour les moments de partage et d’échange et merci aux bouquetins d’être arrivés à l’heure pour le rendez vous 😀
Nos prochains départs pour le Vercors:
Rêves Nomades: trois en autonomie sur la Réserve des hauts plateaux – levers et couchers de soleil, flore, bouquetins et des ânes pour transporter le matériel!
Vercors Plein les Yeux: une semaine pour photographier flore, faune et des paysages sublimes: alpages bucoliques, forêts profondes et mystérieuses, plateaux austères où rien n’arrête le regard.
Séjour Islande 3
La plus belle de nos aurores islandaises. Un moment magique qu’on offre à un ami qui est dans la peine…
Ce soir je vais m’endormir
Au seuil de ma forêt familière
Dans les bras de mon bien-aimé
Les grillons chantent à la fenêtre
La vie est tellement douce et parfois
Si terrible…
Ce soir je voudrais t’offrir
A toi sous ton fardeau plié
Dans la nuit de ta détresse
Je voudrais te donner
La caresse d’une lueur
Toujours là
A la lisière de l’oubli
Ecoute-la…
Il est tard sous les étoiles
On devine par-delà la montagne
Comme un frisson
A peine esquissé aussitôt
Evanoui. Tu crois
L’avoir rêvée mais la revoilà
Un peu plus loin
Qui s’allonge et s’étire
Voluptueuse déjà
L’aurore…
Enroulée autour du ciel immense
Mèche de cheveux d’ange au vent soufflée
Soie froissée de reflets
Tourbillon d’espérance
Regarde-la danser
Elle effleure les crêtes noyées
Sa ronde sur la mer qui soupire
En longues spirales de vert et d’argent.
Ecoute-le du fond de ton silence
Le roulis des aurores…
Certains disent là-haut
Qu’il suffit d’en voir une
Pour renaître au monde.
Celle-ci est à toi
Même si je n’ai rien d’autre
Que mes souvenirs
Et mes pauvres mots
Mais si tu veux bien
Ce soir
Je voudrais les glisser sous ta porte
Et te rappeler tout bas
La lumière…
Séjour Photo Ecosse – souvenirs
En souvenir des beaux moments passés pendant notre séjour photo Ecosse de l’année dernière, voici quelques images de nos stagiaires en train de savourer et capturer les magnifiques paysages sauvages Ecossais. Un peu trop de ciel bleu à notre goût, mais Sandrine et moi étions les seuls du séjour à s’en plaindre !
Il reste encore 2 places sur le séjour automne 2017
http://prises2vues.fr/stages-photo-nature/voyage-photo-highlands-to-islands/
Pour plus d’images d’Ecosse:
Histoire de faon
Un faon de chevreuil et sa maman dans les herbes, une belle histoire qu’on a envie de partager. C’est notre petit cadeau du week-end 🙂
Au milieu de la forêt, il y a une petite clairière isolée, loin des chemins et bordée de longs hêtres droits, de buissons d’aubépines, d’érables champêtres et de prunelliers. J’aime la traverser le matin, quand les marguerites tendent leurs corolles blanches au frais soleil et se dressent doucement sous le vent. Ce matin encore je m’y trempe les pieds, et laisse courir mon regard sur le fouillis joyeux de lumière et de fleurs.
Et là, caché parmi les hautes herbes, je le trouve, enroulé autour du plumetis de son pelage, avec ses grandes oreilles immobiles, son museau humide et ses longs cils recourbés. Adorable et délicat. Minuscule au milieu de la prairie, tellement minuscule ! Et vulnérable… Soudain la clairière est immense, les herbes trop fines et fragiles, les dangers trop nombreux, le monde des hommes trop proche. Je sais que je ne peux pas rester là, malgré l’envie qui me tient de me pencher sur lui et de le rassurer, de me rassurer… Il faut partir, vite, ne pas écraser la pauvre muraille d’herbe qui le protège, ne pas effrayer sa mère qui n’est pas loin, et qui bientôt viendra le nourrir. Ne pas attirer l’attention sur lui. Je fais trois photos. Dans son oeil grand ouvert, je vois le ciel bleu et pur de ce matin de juin, et toute la promesse de la vie qui l’attend peut-être… Et je passe mon chemin.
Après lui, la forêt est plus belle encore, vibrante et tendre, mon coeur déborde de gratitude. La journée passe, je le sais là, immobile dans son écrin de verdure, bercé par la chanson des grillons, et je me surprends plusieurs fois à prier l’herbe de bien l’entourer.
En fin de journée, j’y retourne avec Matt pour un affût. Nous nous installons à bonne distance, dans les fourrés denses qui bordent la clairière, et nous attendons silencieusement. Est-il toujours là ? Sa mère viendra-t-elle ? Nous la devinons à deux reprises sous les hêtres, de l’autre côté de la prairie, mais elle ne sort pas de l’ombre. Les heures passent, le soleil descend, la cloche de l’église au loin sonne 8 heures, et je commence à me dire qu’elle attendra la nuit pour sortir voir son petit. Mais non, la voici enfin, qui avance tranquillement en arrachant des touffes d’herbe longue. Elle s’arrête parfois et tend l’oreille, puis reprend sa lente errance au milieu des graminées. Vision onirique de cette chevrette à travers les feuilles qui nous cachent et qui viennent l’auréoler de lumière.
Le faon est là je le sais, même si on ne parvient pas à le voir. Peut-être entend-il le pas de sa mère qui crisse doucement autour de son berceau de verdure ? Peut-être a-t-il fermé les yeux, rassuré par les bruits familiers déjà de la nature qui l’entoure. C’est ainsi que je veux l’imaginer ce soir, endormi et serein, alors que sa mère cueille les longues tiges gorgées de nutriments, et que la force de vie passe ainsi d’un être à un autre.
Nous y retournerons peut-être dans quelques jours, avec l’espoir de le voir gambader dans la jolie clairière aux marguerites. Mais pour le moment il est temps de les laisser tranquilles tous les deux. Ne pas prendre le risque de les inquiéter en venant trop souvent. Ne pas marquer les lieux de cette odeur humaine qui provoque la terreur, et qui pour eux est liée au danger et à la mort. Juste les savoir là nous suffit. Si proches et si lointains à la fois. Nous revenons avec le cadeau de ces quelques images, et le bonheur d’avoir partagé ce petit morceau de leur vie. En retrouvant notre maison, avec ses murs de bois blond qui nous protègent du vent et de la pluie, notre maison si douillette et chaleureuse, cocon de lumière dorée dans la nuit, je garde au bord des lèvres ma fervente prière aux herbes de la clairière… Qu’elles poussent, longues et épaisses autour du faon caché, et se penchent sur lui comme des centaines de bonnes fées…
Stage photo flore de montagne et orchidées
Une image prise lors de notre dernier stage photo Flore de montagne et orchidées. Et un petit texte inspiré par les merveilleux moments partagés avec nos stagiaires. Des moments pleins de chaleur et d’authenticité. Merci mille fois d’être venus jusqu’à nous!
Stage photo Flore 2017 : Le bonheur se cueille à l’ombre des chênes…
Traverser la prairie fleurie diluée de vert et de mauve, piquée de sauges sauvages et de boutons d’or. Sentir le long des jambes le frisson des longues marguerites, qui doucement courbent leurs tiges pour déposer au sol les flocons de leurs pétales. Sous le soleil qui cogne, les couleurs se brouillent en un tableau impressionniste, une peinture vivante, ondulante et sonore, toile chatoyante où glisse, de temps à autre, le vol bourdonnant d’un insecte. Il fait chaud. La prairie chante. Assis au milieu des fleurs, chacun offre son visage à la lumière du printemps…
A l’ombre de mon chêne, l’herbe est grasse et douce. L’air est frais, le soleil tremble derrière les feuilles. Je me suis couchée là, dans le parfum sucré du trèfle rouge et des graminées. Fermer les yeux à demi, en se laissant bercer par la mélodie ronronnante des grillons. Petit à petit, les uns et les autres délaissent leur boîtier, et s’abandonnent aux bras de la prairie. Chacun y trouve son chêne, son petit coin d’ombre bienfaisante. On ne parle plus. On ne cherche plus… Dans la chaleur de cette fin de journée, le temps s’est arrêté.
Il y a eu tant de beaux moments pendant ce week-end, au milieu des fleurs sauvages. La nature a versé à nos pieds des trésors, les tulipes sauvages et leurs corolles d’or délicatement soulignées de rouge, les douces jonquilles au milieu des tapis blancs de renoncules, le bleu velouté des gentianes, les incroyables orchidées, dessinées comme des bijoux, qui se laissent trouver au milieu des herbes comme des pierres précieuses. Les gouttes de rosée, au petit matin tendre. Les marches dans le parfum de la pluie. Les ciels alourdis de nuages, puis lavés de bleu limpide. Les partages et les rires. Les rêves de chacun. Nos innombrables points communs. Et cet émerveillement que nous avons regardé venir dans leurs yeux, grossir comme une marée joyeuse, et qui se déverse enfin ici, dans cet écrin coloré et sauvage bordé de falaises argentées. Ici…
Ils ne savent pas, ceux qui sont venus jusqu’ici, et qui nous remercient avec tant de chaleur au moment du départ, qu’ils nous ont fait un cadeau. Car, par delà la beauté de ces jours enchantés, ce qui est bon, c’est le bonheur des autres, que l’on cueille à l’ombre des chênes…
Séjour Photo Ecosse 2017
Les inscriptions sont ouvertes et bien avancées pour le séjour photo en Écosse à l’automne 2017, mais il reste quelques places.
Suivez nous à travers les immenses tourbières, sous le feuillage doré des bouleaux dans les pas de majestueux cerfs. Longeons des ruisseaux à l’eau brune qui s’emballe et blanchit sur la roche noir pour former de magnifiques cascades et laissons nous emporter jusqu’aux lochs et aux plages de sable noir balayées par le vent où nous trépieds seront léchés par les vagues sous un ciel sans cesse changeant – un ciel d’Écosse!
Des Highlands sauvages à la grandiose île de Skye nous passerons une semaine dans cette nature intacte et sauvage, une semaine au goût d’éternité…
Pour plus d’informations et une petite vidéo de présentation:
http://prises2vues.fr/stages-photo-nature/voyage-photo-highlands-to-islands/
Voyage photo Islande 2
Elle patine sur le lac gelé,
Légère, le temps passe si vite,
Pourquoi s’encombrer de craintes ?
Elle glisse sans hésiter
Et laisse couler sur le silence immense
La cascade de son rire.
De temps en temps
Elle perd l’équilibre
Ses bras dansent dans l’air et déjà
Elle retrouve son pas
Souple et confiant
Sous le ciel paisible.
Elle patine, la glace chante
sa mélodie cristalline
piquée de craquements bleus.
Le lac, sous sa lourde croûte figée,
Ondule doucement, le soir vient.
File, file ma jolie patineuse,
N’écoute pas les voix enlisées
Qui veulent prévoir,
Qui pensent savoir,
Et regardent leur vie passer.
Glisse ma fragile, ma souriante,
ma bien-aimée téméraire !
Et si je te crie de faire attention…
Ris-moi au nez !